La direction générale du Commerce pourchasse les commerçants véreux
Alors que le Gabon a récemment réceptionné une importante livraison de sucre sur son territoire, les magasins semblent de nouveau en rupture de ce produit essentiel pour de nombreuses familles gabonaises. Où sont donc passées les 11 000 tonnes de sucre récemment importées du Brésil, destinées à la consommation nationale ? Plusieurs semaines après la réception de la cargaison au port d’Owendo, la pénurie continue de sévir. Cette situation a poussé la direction générale du Commerce (DGC) à entreprendre une opération de vérification du circuit de distribution de ce produit de première nécessité.
« Dans mon quartier, les boutiquiers réservent leur stock pour leurs clients fidèles ou pour des commerçants comme des boulangeries ou autres », nous confie une habitante du quartier derrière la prison.
La stratégie de la DGC est simple, mais efficace : vérifier que les distributeurs ayant acquis des quantités de sucre au port d’Owendo et dont les noms figurent sur une liste ont bel et bien écoulé leur stock ou sont en passe de le faire. Pourtant, il n’a pas fallu longtemps à l’équipe conduite par Zéphirine Etotowa Ntutume pour découvrir d’importantes quantités d’or blanc amassées dans les entrepôts. « Il nous revient que certains distributeurs font dans la rétention de ce produit essentiel à la consommation de grandes masses », se désole la patronne de la DGC, qui annonce des sanctions.
Accompagnées d’agents des forces de l’ordre, les équipes de la DGC infligeront des amendes aux opérateurs économiques véreux, particulièrement aux récidivistes. « Ces amendes vont de 1 million de francs CFA à plus », souligne Mme Etotowa Ntutume, qui souhaite une sanction dissuasive.
Malgré les efforts du gouvernement pour remédier à la pénurie de sucre, certains commerçants voient en cela une occasion de s’enrichir sur le dos des Gabonais. Ces comportements sont en violation de plusieurs textes de lois gabonaises, notamment la loi n°003/2007 relative à la protection des consommateurs, qui stipule que « tout commerçant doit veiller à l’approvisionnement régulier et équitable des biens essentiels ». De plus, le Code pénal gabonais prévoit des sanctions pour spéculation illicite et pratiques commerciales trompeuses, avec des peines allant jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et des amendes pouvant atteindre 10 millions de francs CFA.
La DGC, par cette initiative, souhaite garantir que les produits de première nécessité soient disponibles et accessibles à tous, et rappeler que la loi sera appliquée avec fermeté contre ceux qui cherchent à profiter de la situation au détriment des consommateurs.
Leave a Reply