Le ministre des Mines, désigné unilatéralement par les grévistes de la Comilog comme médiateur, est-il vraiment impartial dans ce conflit ? De plus en plus de voix s’élèvent pour en douter, notamment en raison du comportement triomphaliste des secrétaires généraux des centrales syndicales. Ces derniers semblent convaincus que tout se déroule selon leurs plans, eux qui ont systématiquement refusé tout dialogue avec leur employeur, malgré les nombreuses tentatives de la Comilog pour aboutir à une solution avantageuse pour les salariés.
Il est important de souligner qu’aucun consensus n’a été atteint concernant cette médiation. Contrairement aux déclarations des leaders syndicaux, la Comilog n’a jamais donné son accord pour la désignation du ministre des Mines comme médiateur. L’entreprise ayant toujours préféré un dialogue serein et constructif en dehors de toute ingérence extérieure.
Mais pourquoi alors le ministre semble-t-il se ranger du côté des syndicalistes ? De nombreux témoignages et sources en ligne évoquent un agenda caché de la part des leaders syndicaux. Certains chercheraient à éviter des licenciements pour faute lourde, d’autres poursuivraient des ambitions personnelles de promotion, tandis que d’autres seraient manipulés par des politiciens. Toutefois, ce qui reste flou, c’est le rôle exact que joue le ministre dans cette affaire. Ancien collaborateur de Batolo, l’actuel directeur général de la Comilog, le désormais patron du département des mines avait été recruté dès la prise de fonction de Batolo au sein de la Comilog en tant que cadre superieur avant d’être promu à la tête de la Spin, puis au ministère des Mines. Les syndicalistes du moins, espèrent en coulisse qu’il voudra “se payer” la tête de son ancien mentor a présent sous sa tutelle. On évoque de part et d’autres des négociations sur la prime de départ qui n’aurait pas été a la hauteur des attentes de Nembé. Ce lien personnel pourrait-il influencer sa prise de position ?
Rien n’est moins sûr, mais ce qui est certain, c’est l’aisance avec laquelle il gère son emploi du temps pour recevoir des grévistes dont la mauvaise foi n’est plus à prouver. Ces mêmes grévistes ont manifesté un mépris flagrant envers l’inspection du travail, leur employeur, et même vis à vis des recommandations du Président de la Transition. En mars 2024, ce dernier avait pourtant appelé à une trêve sociale pour assurer la stabilité du pays durant cette période délicate.
Par ailleurs, le président du groupe Eramet, Christel Bories, ainsi que l’ensemble du conseil d’administration, dont l’État gabonais fait partie, ont renouvelé leur confiance en Batolo, reconnaissant son travail à la tête de la Comilog. Dès lors, pourquoi dérouler le tapis rouge aux grévistes et accorder tant de crédit à leurs revendications, alors même que l’État gabonais, par l’intermédiaire de ses représentants au conseil d’administration, se déclare satisfait ? Mieux la Comilog a affiché a maintes reprises sa volonté et disponibilité a satisfaire plusieurs points de discorde entre les parties
La Comilog a besoin de retrouver la sérénité pour continuer à se développer. Comme cela a été fait pour les voyous et fauteurs de troubles à Moanda par les forces de l’ordre, il est nécessaire de débarrasser l’entreprise des éléments perturbateurs, dont les revendications semblent davantage motivées par des intérêts personnels que par un réel souci du bien-être collectif. Le ministre des Mines doit impérativement rester neutre dans cette affaire et éviter toute collusion avec des acteurs syndicaux qui n’ont montré jusqu’ici qu’un mépris total pour les règles et les autorités.
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