Orabank Gabon : Quand la gestion des ressources humaines touche le fond

Orabank Gabon, l’une des principales institutions bancaires du pays, fait face à une crise interne qui menace de déstabiliser ses opérations. Si les chiffres financiers de la banque semblent solides en apparence, une tout autre réalité se joue en interne. Plusieurs employés, du simple agent au cadre, expriment aujourd’hui leur ras-le-bol face à une gestion des ressources humaines qu’ils jugent calamiteuse.

Des salaires dérisoires, même après promotion

L’un des points les plus décriés par les employés est le manque de valorisation de leur travail. Plusieurs d’entre eux, malgré des années d’ancienneté et des promotions, continuent de percevoir le même salaire qu’à leur début. “On m’a promis une revalorisation salariale lorsque j’ai été promu Chef de service”, raconte un employé sous couvert d’anonymat. “Cela fait maintenant deux ans et je n’ai vu aucune augmentation, malgré des responsabilités accrues.”

Cette situation n’est pas isolée. De nombreux témoignages similaires circulent au sein de l’entreprise, certains allant jusqu’à comparer la banque à “un bateau à la dérive”, où les efforts des employés ne sont ni reconnus ni récompensés.

Une communication absente

Le malaise ne se limite pas aux salaires. La communication entre la direction et les employés est décrite comme quasi inexistante. “Nous n’avons aucune visibilité sur notre avenir au sein de la banque”, confie une employée de longue date. “Quand on pose des questions sur les possibilités de carrière ou de formation, la réponse est toujours vague, voire inexistante. Nous avons l’impression d’être des numéros, interchangeables et peu importants.”

Ce manque de transparence et de dialogue nourrit une frustration grandissante. “On ne nous consulte que lorsqu’il s’agit de critiques ou de réprimandes”, raconte un autre employé. “Mais quand il s’agit de parler d’évolution ou de mieux-être au travail, il n’y a plus personne.”

La gestion des ressources humaines : une dérive totale

Le département des ressources humaines, censé être le pont entre les employés et la direction, est sévèrement critiqué. “Il n’y a aucun suivi des carrières. Quand un problème surgit, on nous accuse plutôt que de chercher des solutions”, affirme un cadre. “Les RH devraient être là pour défendre les employés, mais ici, c’est l’inverse : ils servent uniquement à faire passer les directives sans se soucier de notre bien-être.”

Un employé, dans un accès de frustration, raconte même une anecdote : “Lorsqu’une collègue a demandé un entretien avec le responsable des RH pour discuter de son salaire, il lui a répondu : ‘Si tu n’es pas contente, d’autres attendent ta place.’ Ce genre de réponses démotive totalement.”

Les départs en série : une fuite inévitable ?

Avec une gestion aussi catastrophique, il n’est pas surprenant que plusieurs employés envisagent de quitter l’entreprise. “Je cherche déjà activement ailleurs”, avoue un employé du service commercial. “Si la banque ne change pas sa manière de gérer ses ressources humaines, je ne vois pas comment elle pourra retenir ses talents. C’est un suicide institutionnel en cours.”

Un appel à la restructuration urgente

Il est évident qu’Orabank Gabon ne pourra prospérer à long terme avec une telle approche. Une refonte complète de la gestion des ressources humaines et une meilleure valorisation des employés semblent urgentes. Il est temps que la banque se souvienne qu’une institution est aussi solide que ceux qui la font fonctionner au quotidien.

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