La plus grande conférence annuelle mondiale sur le climat c’est ouverte ce lundi 11 novembre 2024, à Bakou, en Azerbaïdjan, au moment où les pays africains intensifient leurs efforts pour lutter contre les changements climatiques. Ce sommet servira de plateforme aux dirigeants africains pour présenter l’initiative « Mesurer la richesse verte de l’Afrique », qui pourrait redéfinir les économies africaines.
Organisée par le secrétariat de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, la COP 29 s’inscrit dans le prolongement de la décision historique prise l’an dernier lors de la COP 28 de créer un Fonds pour les pertes et dommages. Le sommet de cette année, surnommé la « COP du financement », verra les pays négocier de nouveaux objectifs de financement climatique.
L’Afrique, avec ses vastes forêts séquestrant le carbone et ses ressources mûres pour la croissance verte, dispose d’un potentiel énorme pour favoriser l’accès à l’énergie propre pour des millions de personnes. Pourtant, l’Afrique subsaharienne reçoit moins de 3 % du financement climatique mondial, ce qui entrave les efforts visant à faire progresser les plans nationaux d’adaptation et les contributions déterminées au niveau national dans le cadre de l’Accord de Paris.
« Rien ne justifie que l’Afrique soit écolo pauvre. L’Afrique devrait être écolo riche grâce à une évaluation correcte de ses vastes contributions aux services environnementaux mondiaux », a déclaré le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, lors d’une réunion des ministres africains des Finances, de l’Économie, des Affaires étrangères, du Changement climatique et de l’Environnement, en amont de la COP 29.
Pour parvenir à cette richesse verte, ce dernier préconise de réétalonner le PIB des pays africains afin de refléter les actifs naturels tels que les forêts et les puits de carbone. Ce réétalonnage pourrait révéler un PIB nettement plus élevé, reflétant mieux les contributions environnementales de l’Afrique. Le sommet de la COP 29 servira donc de plateforme aux dirigeants africains pour présenter l’initiative « Mesurer la richesse verte de l’Afrique », qui pourrait redéfinir les économies africaines.
Selon les estimations préliminaires de la Banque africaine de développement, l’ajustement pour la séquestration du carbone aurait pu à lui seul booster le PIB nominal de l’Afrique de 66,1 milliards de dollars en 2022, soit une augmentation de 2,2 %. Six pays du bassin du Congo (Cameroun, République centrafricaine, République démocratique du Congo, République du Congo, Guinée équatoriale et Gabon) représentaient près de 64 % de cette augmentation.
« Cela signifie que les pays peuvent disposer d’une plus grande marge de manœuvre pour obtenir davantage de financements et les investir dans l’écologisation de leurs économies. Par conséquent, une telle démarche est importante pour recalculer la viabilité de la dette de l’Afrique », a déclaré M. Adesina.
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