C’est du moins ce qui ressort de la note émanant de la Direction générale de l’énergie (DGE) adressée à Karpowership. Ce projet Turque qui se présentait comme une solution innovante et rapide aux besoins croissants en énergie au Gabon et qui avait été accueilli avec optimisme au départ, suscite désormais des inquiétudes sur fond de malversations.
Selon des sources proches du dossier, les conditions du contrat, signé le 14 juin dernier par le ministre de l’Énergie, Jeannot Kalima, sont particulièrement pointées du doigt. Ces sources indiquent que l’accord a été défavorable à la partie gabonaise, notamment en raison du prix du kilowattheure et des frais d’immobilisation exorbitants, s’élevant à 7 millions d’euros, que la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) doit payer à Karpowership.
Pour faire face à ces préoccupations, les autorités gabonaises ont décidé de créer une commission spéciale chargée d’examiner la viabilité technique et économique du projet. Karpowership, qui s’est vu demander une pleine coopération avec les enquêteurs, devra répondre aux questions sur la conception, l’exécution et la faisabilité globale de son projet.
Rappelons que le projet Karpowership vise à fournir une solution énergétique rapide et flexible au Gabon grâce à l’installation de centrales électriques flottantes. Adaptables à différents sites de raccordement et types de combustibles, ces infrastructures devaient permettre de répondre aux besoins énergétiques croissants du pays. La décision de suspendre le projet jette donc une ombre sur l’ambition énergétique du Gabon.
Notons par ailleurs que l’arrivée de Karpowership devait permettre de bouter hors du pays la société Aggreko, une autre société privée qui produit 105 MW d’électricité, soit plus de la moitié de l’énergie consommée à Libreville et ses environs pour une facture globale d’environ 6 milliards de FCFA par mois.
« La solution pour le Gabon est de construire ses propres centrales pour sortir de la dépendance des entreprises privées », avait soutenu un ancien cadre de la SEEG lorsqu’Aggreko s’était vanté en août dernier d’avoir imposé les délestages à Libreville pour se faire payer en urgence.
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