Faut il etre activiste pour avoir une place dans ce nouveau gabon? C’est la question que se pose de nombreux gabonais face à la place privilégiée qu’occuperait ceux ci officieusement au sein de l’appareil étatique.
Depuis la chute du régime Bongo, le paysage politique gabonais a été marqué par l’ascension fulgurante d’anciens activistes, tels que Stéphane Zeng, Landry Amiang Washington, Bung Pinz et Yannick Ndong Mba, pour ne citer que les plus visibles sur la toile. Autrefois fervents critiques du pouvoir déchu, ces figures de l’activisme 2.0 occupent désormais des positions influentes au sein de l’appareil étatique, soulevant des interrogations sur leurs motivations et leurs méthodes.
De la contestation à l’intégration au pouvoir
Stéphane Zeng et Landry Amiang Washington, connus pour leurs prises de position virulentes contre le régime déchu, ont récemment été impliqués dans des affaires judiciaires. En août 2024, le parquet de Libreville a délivré des mandats d’arrêt à leur encontre suite à une plainte pour diffamation déposée par Hervé Patrick Opiangah, homme d’affaires controversé, aujourd’hui en cavale.
Malgré ces démêlés judiciaires, ils semblent jouir d’une certaine impunité, contrastant avec le sort réservé à d’autres personnalités poursuivies pour des faits similaires.
Des dérives inquiétantes
Leur intégration au sein du nouveau pouvoir s’accompagne de comportements controversés. Stéphane Zeng, par exemple, s’est récemment rendu à Port-Gentil pour superviser les chantiers du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) lors d’un live, allant jusqu’à proposer de renommer l’aéroport Ali Bongo Ondimba . De son côté, Bung Pinz a filmé et dénoncé les manquements dans une école publique de libreville, usurpant ainsi les prérogatives des administrations compétentes et oubiant au passage qu’il est cadre dans une autre administration. Ces actions, bien que présentées comme des initiatives citoyennes, s’apparentent à des abus de pouvoir, contournant les procédures établies et érodant l’autorité des institutions.
Une justice à deux vitesses
La différence de traitement entre ces anciens activistes et d’autres personnalités, telles qu’Hervé Patrick Opiangah, est frappante. Alors que ce dernier est activement recherché pour ne pas avoir répondu à une convocation judiciaire, Stéphane Zeng et Landry Amiang Washington ont défié la justice sans subir de conséquences notables . Cette disparité soulève des questions sur l’équité du système judiciaire et l’influence politique dont bénéficient ces nouveaux acteurs du pouvoir.
Des motivations opportunistes ?
L’évolution rapide de ces activistes, passant de la contestation à l’exercice du pouvoir, interroge sur leurs véritables intentions. Leur zèle à dénoncer les abus de l’ancien régime semble aujourd’hui servir leurs propres ambitions, au détriment des principes qu’ils défendaient autrefois. Cette transformation suggère que leur engagement passé était peut-être motivé par la quête d’une place privilégiée au sein de l’appareil d’État, plutôt que par un réel désir de changement.
Vers une dérive autoritaire ?
La montée en puissance de ces anciens activistes, désormais intégrés au sein du pouvoir, pourrait annoncer une dérive autoritaire. Leur propension à contourner les institutions et à s’arroger des prérogatives qui ne leur reviennent pas menace l’équilibre démocratique et le respect de l’État de droit. Il est essentiel que les autorités gabonaises veillent à ce que ces nouveaux acteurs respectent les procédures établies et n’abusent pas de leur position pour servir des intérêts personnels.
En somme, la transition politique au Gabon, marquée par l’ascension d’anciens activistes au sein du pouvoir, suscite des inquiétudes quant à la consolidation d’une véritable démocratie. Leur comportement actuel, en contradiction avec leurs engagements passés, pose la question de la sincérité de leur lutte et de leur capacité à contribuer positivement au développement du pays. Mieux, cet etat de fait pousse a s’interroger sur les motivations des nombreux activistes qui pullulent sur la toile aujourd’hui au gabon. Faut il craindre la nouvelle ere des activistes?
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