Bilie By Nze, ancien et dernier Premier ministre d’Ali Bongo, s’est récemment permis de pointer du doigt le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), actuellement au pouvoir, en les tenant responsables des coupures d’électricité qui frappent de plein fouet la population gabonaise. Une sortie qui mérite d’être fermement condamnée.
Tout d’abord, il est important de rappeler que les militaires du CTRI ont pris les rênes du pays dans un contexte chaotique, hérité d’années de mauvaise gestion de la SEEG et du secteur de l’énergie sous le régime d’Ali Bongo, dont Bilie By Nze faisait partie intégrante. Après avoir occupé de hautes fonctions sous ce régime, responsable de la situation actuelle, comment peut-il aujourd’hui se permettre de donner des leçons et de pointer du doigt ceux qui tentent de redresser le pays ?
La situation catastrophique de l’électricité au Gabon ne date pas d’hier. Elle est le résultat d’années de négligence et de mauvaise gouvernance sous les différents gouvernements successifs, dont Bilie By Nze a été l’un des acteurs principaux. Plutôt que de chercher à tirer profit de la crise actuelle pour faire parler de lui, peut-être serait-il plus judicieux qu’il fasse preuve de retenue et qu’il laisse les nouvelles autorités œuvrer à la reconstruction du pays.
Le CTRI a hérité d’une situation énergétique désastreuse : infrastructures vieillissantes, manque d’investissements dans le secteur, corruption, et mauvaise gestion ont marqué les années de pouvoir du régime précédent. Il est tout à fait malhonnête de faire porter la responsabilité de ce désastre sur ceux qui n’ont même pas eu une année pour redresser la barre.
Bilie By Nze devrait se rappeler que les Gabonais attendent des solutions, pas des discours opportunistes. En tant que membre influent de l’ancien régime, il est difficile de croire qu’il n’ait pas conscience de la part de responsabilité de son propre camp dans cette crise énergétique. L’urgence aujourd’hui est d’apporter des réponses concrètes aux souffrances du peuple gabonais, et non de chercher à profiter de la situation pour discréditer ceux qui tentent de changer les choses.
Le temps est venu de laisser travailler ceux qui ont le courage de réparer les dégâts laissés par un régime plus préoccupé par ses propres intérêts que par la prospérité partagée du peuple. À défaut d’avoir des solutions à proposer, peut-être Bilie By Nze devrait-il choisir, par moments, de se taire.
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