Épidémie sanitaire

Depuis l’apparition de l’épidémie de Mpox en République Démocratique du Congo (RDC), une vague d’inquiétude parcourt l’Afrique, et le Gabon n’y échappe pas. Alors que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a récemment classé la situation de Mpox, qui touche désormais plusieurs pays africains, comme une Urgence de Santé Publique de Portée Internationale (USPPI), les autorités gabonaises sont en état d’alerte maximale. Mais la question demeure : le Gabon est-il réellement prêt à faire face à une nouvelle crise sanitaire majeure ? Et le Ministre de la Santé, Pr. Adrien Mougougou, dispose-t-il des outils et de l’expérience nécessaires pour gérer une telle situation ?

Un Plan de réponse activé, mais suffisant ?

La note du Ministre de la Santé, adressée aux responsables des structures médicales du pays, indique la mise en place d’un plan de préparation et de riposte face à une éventuelle épidémie de Mpox au Gabon. Ce plan, qui inclut l’acquisition par le Laboratoire National de Santé Publique (LNSP) de la capacité de diagnostic PCR du virus, montre une volonté claire d’anticiper la propagation de la maladie. Cependant, la préparation logistique et technique ne représente qu’une partie de l’équation.

En effet, la gestion d’une crise sanitaire de cette envergure nécessite une coordination sans faille entre les différents acteurs de la santé, une communication transparente avec la population, et surtout, une capacité de réponse rapide aux premiers cas détectés. Ces aspects, essentiels pour éviter une propagation incontrôlée, ne sont pas explicitement détaillés dans la note ministérielle.

Pr. Adrien Mougougou : Un Ministre à la hauteur de la situation ?

Le Pr. Adrien Mougougou, à la tête du Ministère de la Santé depuis quelques mois, est confronté à son premier véritable test en matière de gestion de crise sanitaire. Bien que reconnu pour ses compétences académiques et scientifiques, son expérience pratique dans la gestion d’épidémies à grande échelle reste à prouver. La mise en alerte des centres hospitaliers, des structures de santé et des points focaux surveillance est un signe encourageant, mais la question de la capacité de ces structures à réagir efficacement en cas d’urgence demeure.

Les crises sanitaires précédentes, notamment celle de la COVID-19, ont montré les faiblesses et les lacunes du système de santé gabonais. Bien que des progrès aient été réalisés, notamment avec l’amélioration des infrastructures hospitalières et la formation du personnel, le Gabon est-il aujourd’hui mieux préparé pour éviter les erreurs du passé ? La réponse dépend en grande partie de la capacité du Ministre

de la Santé à mobiliser rapidement les ressources nécessaires, à coordonner les actions sur le terrain, et à maintenir un niveau de vigilance élevé.

Vers une réponse éfficace ou une crise déstabilisante ?

Alors que la situation de Mpox continue d’évoluer, il est impératif que le Gabon ne se contente pas d’une simple mise en alerte. Une stratégie de réponse complète et bien articulée, intégrant non seulement les aspects médicaux mais aussi la gestion des communications et l’implication des communautés, est cruciale pour éviter que le pays ne sombre dans une nouvelle crise sanitaire déstabilisante.

La nécessité d’une gestion Militaire pour une réponse efficace et efficiente

Dans le contexte actuel de transition militaire au Gabon, il devient impératif pour le Chef de l’État, le Président de la République, de confier la gestion de la crise du Mpox aux services de santé militaire. Ces derniers sont réputés pour leur pragmatisme, leur organisation rigoureuse et leur capacité à opérer dans des situations de crise avec une efficacité redoutable. Contrairement au Ministère de la Santé, où règnent actuellement des tensions qui menacent la sérénité nécessaire à une gestion calme et ordonnée, les forces armées disposent de l’expérience et de la discipline requises pour déployer rapidement les mesures de santé publique. Leur structure hiérarchique claire et leur aptitude à mobiliser des ressources de manière coordonnée pourraient être des atouts majeurs pour contenir la menace que représente le Mpox, minimisant ainsi les risques d’une propagation incontrôlée.