Libreville, Gabon – La communauté fang de l’Estuaire, autrefois florissante et influente, semble aujourd’hui marquer le pas. Cette situation coïncide étrangement avec le séjour de Paul Biyoghe Mba à la primature de 2009 à 2012, suscitant des interrogations quant à son rôle dans le déclin de cette communauté.
"Paul exclut systématiquement tous ceux qui ne lui ont pas fait allégeance... "
Un dignitaire fang n’a pas mâché ses mots : “Paul exclut systématiquement tous ceux qui ne lui ont pas fait allégeance. On l’a encore vu avec la liste des sages qu’on lui a demandé de confectionner pour la tournée républicaine du Président. Beaucoup de notables fangs de l’estuaire. ont été surpris de ne pas être invités.” Cette pratique d’exclusion, selon plusieurs témoignages, remonte à 2009, créant de nombreux clans au sein de la communauté fang de l’Estuaire : le clan Paul Biyoghe Mba/Camelia Ntoutoume ( elle se sentirait desormais plus proche de lebamba dit on. sic), Julien Nkoghe/Léandre Nzue, Eugène Mba/Aloise Bekale, et Laurence Ndong cherchant sa place dans ce tumulte…etc.
L’exemple de Léon Ndong Ntem, ancien directeur général du budget, illustre bien cette division. Sa carrière a été mise en veille à cause d’un supposé désaccord avec Paul Biyoghe Mba, son ex-mentor. Cette situation est loin d’être unique, révélant une fracture interne profonde.
La division ne se limite pas à l’intérieur de la communauté fang. Historiquement, les fangs et les mpongwès de l’Estuaire partageaient tout. “Du temps d’Henri Minko et de Ntoutoume Emane, les mpongwès étaient systématiquement associés à toutes les décisions dans l’Estuaire,” raconte un dignitaire. Ntoutoume Emane, en particulier, avait su créer un lien fort entre les 2 communautés dits autochtones de l’estuaire.
Jean-François Ntoutoume Emane, affectueusement surnommé “Jacky 1000 diplômes,” avait l’avantage de côtoyer les mpongwès dès son plus jeune âge, consolidant ainsi l’unité entre les deux communautés. Les fangs et les mpongwès formaient alors une grande famille unie et indivisible.
Aujourd’hui, les préparatifs de la tournée républicaine dans l’Estuaire ont mis en lumière les défis majeurs de la communauté fang. Tandis que les mpongwès apparaissent forts et unis, les fangs, en revanche, se comportent comme un panier de crabes, où chacun cherche à tirer la couverture à soi. Des hiérarques tels que Paul Biyoghe Mba cherchent à s’imposer de nouveau, imposant leur entourage au Président de la République, malgré l’hostilité de la population envers ces visages familiers.
Un collaborateur du chef de l’État témoigne : “Le chef de l’État ne souhaite plus revoir les mêmes visages. Ces dignitaires agissent comme s’ils n’avaient pas d’enfants et sont peu enclins à favoriser une régénération. Cette stratégie de remettre au devant de la scène les mêmes visages va desservir cette communauté.”
Alors, comment sortir de cette ornière ? Les fangs de l’Estuaire doivent-ils continuer à chercher de nouvelles figures ou se contenter des anciens leaders ? La transition actuelle offre une opportunité unique de renouveler la classe dirigeante et de surmonter les divisions passées. Seule une union sincère et une vision partagée permettront à la communauté fang de l’Estuaire de retrouver son influence et son dynamisme d’antan.
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